L'exercice de style périlleux reste pourtant dans l'ombre de la forêt littéraire, ignoré des rentrées et des grands prix. À rebours, l'association Lire sous les Halles a créé, il y a trois ans, le salon Littér'Halles, pour prolonger le plaisir et l'effet de son concours de nouvelles, Écrire sous les Halles, qui fêtera en 2016 sa 20 e édition. Là est le paradoxe : si les concours d'écriture de nouvelles pullulent et aimantent les apprentis (souvent) écrivains, les salons dédiés aux "vrais" nouvellistes, eux, sont bien plus rares.
Dimanche 7 juin, dans la salle des fêtes Théodore-Gérard, amateurs et pros de la nouvelle seront donc réunis par l'association Lire sous les Halles, joyeuse bande de passionnés dont l'évident plaisir de lire et faire lire éclatait, vendredi soir, au Raboliot, lors de la présentation du salon et de ses sept recueils sélectionnés. Émue ou exubérante, ciselée ou sobre, l'évocation des ouvrages et auteurs par sept membres de l'association était une invitation à se plonger au plus vite dans ce grand champ d'histoires où le burlesque, l'intime, l'inattendu ou le fantasmagorique semblent abonder.
Signe d'un engouement croissant, d'année en année le salon voit enfler le nombre de ses comités de lecture - et donc de ses lecteurs. Dernier né, un comité de lecteurs composé de six élèves de 1 ère L du lycée Maurice-Genevoix rappelle que la cité scolaire decizoise a été le berceau du concours (1) et reste un partenaire essentiel de l'association. Celle-ci puise dans ses fonds propres (qu'elle alimente avec les cotisations des adhérents, des spectacles, lectures et temps d'animations périscolaires) pour apporter 36 % du budget de 10.300 € (2) : « Le principal poste de dépenses, ce sont les frais de déplacement et d'hébergement des auteurs. Et nous avons également 2.000 € de prix ». Dont 700 € pour le prix Littér'Halles (prix de la Ville de Decize), remis au meilleur recueil de l'année, et qui sera accompagné cette année d'une faïence de Nevers offerte par le Conseil départemental.
(1) Claire Kohler, présidente de Lire sous les Halles, y fut professeur documentaliste.
(2) La municipalité et le Conseil départemental, 50 % ; la cité scolaire et le Conseil régional, 14 %.
Sébastien Chabard